La contraction économique 2023-2024 pourrait être la plus sévère depuis la COVID
Le budget rectificatif pour l'année 2024, récemment adopté par le gouvernement, suscite des débats en raison de sa stratégie visant à prioriser la lutte contre l'inflation, malgré une crise économique de grande envergure. L’économiste Kesner Pharel a exprimé ses inquiétudes quant à la décision du gouvernement lors de son intervention à l'émission Panel Magik, le jeudi 22 août 2024, soulignant que cette contraction économique pourrait être la plus sévère depuis la pandémie de COVID-19.
Selon Pharel, la prévision d'une baisse de 3 % du produit intérieur brut pour l'exercice fiscal 2023-2024 témoigne de la gravité de la situation économique actuelle. Il s'agit, en effet, de la sixième année consécutive de croissance négative, un phénomène qui pourrait avoir des répercussions durables sur l'économie nationale.
Le budget rectificatif de 2024 se démarque par une réduction significative du financement interne, notamment par la suppression des emprunts à la banque centrale, évalués à 24 milliards de gourdes, et la diminution des fonds obtenus via les bons du Trésor. Cette stratégie budgétaire vise à limiter la création monétaire pour maîtriser l'inflation, mais elle se traduit également par une contraction des recettes de l'État.
Le choix de réduire les financements internes soulève des interrogations sur les capacités du gouvernement à soutenir les infrastructures, les services publics et les programmes sociaux, dans un contexte où la population demeure vulnérable. Les objectifs prioritaires du budget, tels que le renforcement de la sécurité, le soutien aux populations fragiles et la promotion de la bonne gouvernance, semblent compromis par cette approche budgétaire rigoureuse.
Bitoss FRANÇOIS
Média Legliz La